
Avers : Ni Dieu Ni Maître – Jehanne
Revers : De part le roi du ciel
Diamètre : 28mm
Bronze
Reims :
La marche vers la ville du sacre commença à Gien, le 29 juin. La facilité de la chevauchée prouve à la fois la fragilité de la domination anglo-bourguignonne et la restauration de la confiance en la cause de Charles VII. Auxerre resta neutre; Troyes capitula; Châlons-sur-Marne ouvrit ses portes. Le samedi 16 juillet, le roi entrait à Reims et, le lendemain, recevait l’onction sainte des mains de l’archevêque Regnault de Chartres « Or est exécuté le plaisir de Dieu », déclara Jeanne en rendant hommage à son roi. La cérémonie, vu les circonstances, s’était déroulée dans la simplicité; la couronne, le sceptre, le globe, étaient à Saint Denis, entre les mains des Anglais; seuls, parmi les pairs, étaient présents les trois pairs spirituels. Mais le rite essentiel était accompli : le huitième sacrement , qui faisait les rois et les marquait du signe sacré du pouvoir légitime, avait été conféré à Charles VII. Aucune hésitation n’était plus possible entre le Valois> authentiquement désigné par Dieu, et le Lancastre, imposé par les armes ennemies et la signature irresponsable d’un roi malade. Les jeux sont faits, car les Français ont trouvé ce qui leur manquait pour vaincre.
L’élan et la confiance. Les « années de torpeur » sont finies. Ce n’est pas pour autant que la guerre est près de s’achever. « La chevauchée du sacre » ne sera pas suivie d’une foudroyante et victorieuse épopée. La victoire finale se fera attendre vingt ans. Dans l’intervalle, Jeanne connaît l’échec et la foule paraît l’oublier; sa captivité, sa mort, ne soulèveront aucun remous. Charles VII retombe dans l’inaction. La lutte traîne. Cependant, la cause anglaise ne suscite plus d’enthousiasme. Bedford répliqua au sacre de Reims par celui du jeune Henry VI à Notre-Dame de Paris, le 17 décembre 1430; mais personne n’accorda de crédit à une contrefaçon tardive. Telle était, dans le monde médiéval, la vertu du sacre royal.