
Avers : A DOMINO. FAC – TVM. EST. ISTVD. La Vierge tenant le Christ descendu de la Croix, derrière, en prières, le Roi et Jeanne d’Arc ; à l’exergue : écu couronné.
Revers : SERVATOS. MONSTRAT CIVES. HOSTEMQ. PEREMPTVM. Vue des fortifications d’Orléans ; à l’exergue : AVRELIA.
Diamètre : 59,5 mm.
Étain.
Fonte.
Source : iNumis.com
L’amitié entre la France et l’Écosse est une vieille histoire, une *vieille alliance* ou en anglais « old alliance » que l’on continue de nos jours d’écrire « Auld Alliance ». Cette amitié s’était forgée en raison de la même lutte contre les Anglais, quoique d’origines différentes.
Il semble bien que ce soit Charles V qui fut le premier roi de France à faire entrer des Écossais dans sa garde. Mais c’est surtout avec Charles VII que l’alliance fut mise à profit et que furent créés les premiers éléments des gardes écossais qui se maintiendront par tradition dans la Maison du Roi jusqu’au XVIIIe siècle et même sous la Restauration.
En 1420, un corps de 6 000 Écossais avait débarqué à La Rochelle pour venir au secours de celui qui n’était encore que dauphin. Ce corps était commandé par John Stewart ou Stuart, Earl of Buchan dit Boucan. Celui-ci était le fils du duc d’Albany, régent d’Écosse. Ce John Stuart est fait connétable de France en 1423, après sa victoire sur le duc de Clarence à *Baugé* (1421). Il est tué à la bataille de Verneuil en 1424.
Dès le début du siège, en octobre 1428, Orléans abritait un fort contingent écossais appointé par le roi, puisque les comptes du trésorier des guerres, maître Raguier, prouvent la présence de compagnies commandées par trois chevaliers du pays d’Écosse : William Hamilton, Thomas Houston, John Wischard alias Oulchart, et cinq écuyers : Thomas Blair, Henry Galois, Edward Lennox, David Melvill et Alexander Norwill.
Le 8 février 1429, arrivent d’importants renforts conduits par Guillaume d’Albret, avec un fort contingent de 1 000 Écossais commandés par les demi-frères John Stuart of Darnley et William Stuart of Castelmilk. Hélas, peu de jours après, c’est le désastre de Rouvray-Saint-Denis, dans la plaine de Beauce.
Le 9 février 1429, on apprend l’approche d’un convoi de ravitaillement anglais envoyé de Paris vers Orléans, sous la protection de John Falstolf. Charles de Bourbon, comte de Clermont, qui commande des troupes dans la région, est prévenu par des envoyés de la garnison d’Orléans. Il est décidé que l’ensemble des troupes françaises doit se rejoindre pour intercepter le convoi. Imbu de son titre princier, Charles de Bourbon demande aux capitaines français sortis d’Orléans de ne pas passer à l’action sans lui. Le bâtard d’Orléans, Xaintrailles et La Hire, mais surtout Jean Stuart, impatients d’en découdre, ne l’attendent pas et se ruent sur les « Godons ». Derrière des fortifications improvisées à l’aide des chariots et barils remplis de poissons, les archers anglais attendent l’ennemi. Charles de Bourbon fait retraite, endossant ainsi la responsabilité de l’échec lamentable de cette bataille. Encore une fois, l’attaque impétueuse de la chevalerie coûtera cher à l’armée franco-écossaise. A l’issue de cette funeste journée, au milieu des poissons jonchaient le champ de bataille, l’armée française laissait sur le terrain les corps de deux cent cinquante combattants dont les frères Stuart. Le 12 février 1429 resta dans l’histoire sous le nom de « journée des harengs » (Website en anglais : *Battle of the Herrings*).
Néanmoins, la renommée des archers écossais est telle qu’ils furent chargés de la protection du convoi de ravitaillement qui devait être conduit de Blois à Orléans avec Jeanne d’Arc, sous le commandement de Patrick Ogilvy of Auchterhouse, vicomte d’Angus, portant le titre de connétable de l’armée écossaise en France.