Jeanne d'Arc - Mac Mahon

Médaille souvenir des fêtes Jeanne d’Arc à Orléans 1876.
Avers : légende : DELIVRANCE D’ORLEANS PAR JEANNE D’ARC 1429. Description : Statue équestre de Jeanne d’Arc à gauche.
Revers : Inscription : Honneur à la Ville d’Orléans 447eme anniversaire de la délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc. Le 6 mai visite du Marechal Mac-Mahon. En honneur du concours agricole du 29 avril au 8 mai. Le 14 grand concours de musique et d’harmonie et de fanfares Orléans 1876.
Diamètre: 23 mm.
Cuivre.
1876.

Jeanne la bonne Lorraine ?

Cette assertion, prise à la lettre, ne supporte pas un seul instant l’examen. La Lorraine finissait à la rive droite de la Meuse : or Domrémy est de la rive gauche. Ceux-là mêmes qui posent ainsi la question : « Jeanne d’Arc est-elle Lorraine ? » et voudraient conclure qu’elle l’était, prouvent qu’elle ne l’était pas : car ils prétendent établir qu’elle était du Barrois, et le Barrois, possédé au temps de Jeanne par un prince français, René d’Anjou, ne fut réuni à la Lorraine que l’année de la mort de la Pucelle. C’est en 1431 seulement que René d’Anjou, marié en 1420 à l’héritière de la Lorraine, en recueillit l’héritage. Le ruisseau qui séparait le village de Domrémy. La maison de Jeanne se trouve sur la rive gauche et donc appartient à Domrémy-Nord et à la couronne de France. Mais Jeanne était-elle du Barrois ? Dans le Barrois on distinguait la rive droite et la rive gauche de la Meuse : la rive droite faisant le duché de Bar proprement dit, et la rive gauche appartenant aussi au duché, et appelé Barrois mouvant, parce que depuis Philippe le Bel (1302) il relevait de la couronne de France. Ce serait donc de ce Barrois français qu’il s’agirait ici. Mais il y avait au milieu du Barrois mouvant une langue de terre qui appartenait directement à la couronne : Philippe de Valois, en 1335, avait acheté de Jean de Joinville la seigneurie de Vaucouleurs ; et Charles V, frappé de l’importance de sa position, l’avait déclarée inséparablement unie an domaine, par une ordonnance de 1365. La seigneurie de Vaucouleurs, rattachée à la Champagne, s’étendait dans la vallée, au sud jusqu’à Domrémy, et, dans Domrémy, jusqu’à un ruisseau qui la séparait du Barrois mouvant. Or, la maison où Jeanne d’Arc est née subsiste, maison réparée ou reconstruite en 1431, sous Louis XI, comme en témoigne l’inscription de la porte : et cette maison est à la gauche du ruisseau qui marque la frontière du pays, c’est-à-dire du côté de Greux et de Vaucouleurs, dans le pays français. Voilà ce que tout le monde peut voir ; et pour ceux qui n’ont pas fait le voyage, M. Lepage a produit lui-même l’état des lieux, sans s’apercevoir qu’il était la réfutation directe de son système. Il est vrai que, reconnaissant sa faute, il a prétendu que le ruisseau, il y a cent cinquante ans, coulait plus au nord, et il a invoqué à l’appui de cette assertion le témoignage de deux octogénaires. Mais si l’on admet un changement dans son cours, il faut en admettre deux, et conclure, avec M. Renard, que le dernier redressement n’a fait que remettre les choses en l’ancien état : car le cours actuel du ruisseau répond à merveille à l’idée que l’on se fait des lieux d’après d’anciens actes. Les seigneurs barrois qui occupaient dans l’île de la Meuse la Maison forte, ne réclamèrent jamais qu’une moitié au plus du village, et, en 1334, ils reconnaissaient pour limite une pierre en envers le moustier. En 1461, les élus de Langres constatèrent que les habitants de Domrémy, « depuis ung petit ruisseau sur lequel a une pierre plate en manière de planche, en tirant depuis ledit ruisseau vers la ville de Greux », étaient du domaine de la couronne ; tout en reconnaissant que les autres, « depuis lesdits ruisseau et pierre en tirant vers Neufchastel », étaient mouvants de la châtellenie de Gondrecourt. Le procureur du roi soutenait que la ville était « entièrement située et assise au royaume » ; il avait tort D4; mais aurait-il pu avancer cette thèse si la plus grande partie du village n’avait été en terre de France, c’est-à-dire au nord du ruisseau ? Le ruisseau coulait donc bien alors comme aujourd’hui vers l’extrémité sud du village, laissant l’église du côté de la France.

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