Statue de Jeanne d'Arc compiegne 1

Souvenir de l’inauguration de la statue de Jeanne d’Arc à Compiègne.
Avers : légende : DELIVRANCE D’ORLEANS PAR JEANNE D’ARC 1429. Description : Statue équestre de Jeanne d’Arc à gauche.
Revers : Inscription : Souvenir de l’inauguration de la statue de Jeanne d’Arc à Compiègne le 10 octobre 1880.
Diamètre: 23 mm.
Cuivre.
1880.

La coiffure de Jeanne d’Arc Les témoignages s’accordent pour nous montrer Jeanne d’Arc, durant sa mission, les cheveux taillés en rond, la nuque et les tempes rasées au rasoir, suivant une ligne passant au-dessus du sommet de l’oreille. Bizarre et laide, cette mode, alors générale chez les hommes, ne pouvait déplaire à la chaste héroïne, étant donné le but qu’elle se proposait.

Le greffier de la Rochelle, contemporain de Jeanne, mentionne le premier ses cheveux ronds et noirs. D’autre part que l’article 12 de l’acte d’accusation lui reproche de porter les cheveux taillés en rond à la façon des pages. L’article 13 du même acte revient sur ses cheveux coupés en rond à la mode masculine. L’article 5 du sommaire de l’acte d’accusation, faisant un grief à Jeanne de porter les cheveux taillés en rond au-dessus du haut des oreilles, est encore plus explicite. Lorsque, le 2 mai 1431, Jeanne est admonestée publiquement, Jean de Châtillon la blâme d’avoir les cheveux taillés en rond. Dans le texte officiel de son abjuration, il est dit qu’elle confesse avoir gravement péché en portant les cheveux rognés en rond en guise d’homme. Jean Massieu, dans sa déposition au procès de réhabilitation, parle aussi de ses cheveux taillés en rond. Lorsqu’elle fut menée au dauphin, la Pucelle avoit courts les cheveulx, écrit Mathieu Thomassin. Le Journal d’un bourgeois de Paris sous Charles VII dit qu’elle portait les cheveulx rondiz.

Les représentations de Jeanne la montrant les cheveux coupés en rond, au-dessous des oreilles lui faisant une chevelure à la Louis XII, constituent un anachronisme dont ne s’est malheureusement pas privée l’ignorance de nombreux artistes représentant l’héroïne. Siméon Luce, assure gratuitement que la Pucelle avait fait couper en rond jusqu’à la hauteur du cou son épaisse chevelure noire et aussi dans l’ouvrage de Mgr Debout (La grande histoire illustrée de Jeanne d’Arc), lequel mentionne Jeanne avec les cheveux coupés en rond à la hauteur du col, selon la coutume des chevaliers du temps. La plupart des personnages historiques de la première moitié du quinzième siècle, anglais, bourguignons, armagnacs, coiffés de même, prouvent dès lors que la Pucelle, abdiquant toute coquetterie de femme, s’est tout simplement conformée à la mode masculine de son temps.

Une iconographie, que nous croyons pouvoir dater avec une précision suffisante, va maintenant nous faire connaître les différentes phases que traversa le long règne de la coiffure en écuelle depuis son apparition jusqu’à son déclin. Il existe des manuscrits enluminés portant les dates de 1400, 1402, 1403, 1404, 1406. Dans aucun d’eux ne figurent des personnages ayant les cheveux taillés en rond. Il en est ainsi pour les tableaux et pour les sculptures qu’on peut faire remonter à la même époque. Le plus ancien document iconographique dans lequel on voit apparaître quelques exemples de cheveux rondis est un Térence, offert au duc de Berry en 1408. A. Harmand date à 1407 environ l’apparition de l’écuelle dans l’iconographie médiévale et pense que l’apparition de cette coiffure vient de la persistance de la mode des hauts collets montants, en forme de goulots de carafe, appelés carcailles, qui dura de la fin du XIVème siècle jusqu’assez avant dans le XVème. Pour conserver une chevelure un peu longue avec ces sortes de cols, il fallait la maintenir roulée au-dessus des oreilles. On finit par trouver plus simple de raser la nuque.

Cette « extra »-ordinaire coupe de cheveux, fut loin d’obtenir à ses débuts le succès réservé aux innovations excentriques dans la coiffure ou dans l’habillement. Elle ne fut en faveur qu’auprès de quelques outranciers de la mode, pour arriver à supplanter presque complètement les chevelures gracieusement disposées de manière à ne couvrir que le haut de l’oreille, en usage depuis la fin du siècle précédent.

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