Jeanne_d_Arc_Messire_m_a_envoye_pour_delivrer_la_bonne_Ville_d_Orleans.41 Médaille de Jeanne d’Arc pour la délivrance de la Ville d’Oléans.
Avers:  » Jhesus Maria », Blason aux armes de Jeanne d’Arc.
Revers: « Messire m’a envoyé pour délivrer la bonne Ville d’Orléans », La statue équestre de Jeanne d’Arc, par Foyatier présente sur la place du Martroi à Orléans.
Graveur: Henri Herluison .édit.
Diamètre: 27 mm.
Cuivre doré

Henri Théodore Martin Herluison.
Comme la plupart de ces érudits de province qui se consacrent à l’histoire de leur région ou de leur ville, Herluison est au départ un autodidacte (« il avait appris sans maîtres », dira l’un de ceux qui lui rendront collectivement hommage un an après sa mort). Si, dans un premier temps, il semble avant tout se consacrer au développement de la maison d’édition familiale et à des activités d’expertise en vente publique, il effectue déjà, en parallèle, des recherches d’archives puisqu’en 1863, il publie un premier ouvrage d’histoire de l’art, Artistes orléanais, peintres, graveurs, sculpteurs, architectes. Du fait de ses activités, pour celui-ci comme pour la plupart de ceux qui vont suivre, il en est l’auteur et l’éditeur. On constate aussi que la nature de ses publications suit en quelque sorte l’évolution de ses activités semi-officielles d’historien puisqu’à partir des années 1880, il s’agit le plus souvent de la publication d’articles issus du Bulletin de la Société archéologique et historique d’Orléans, dont il devient un membre actif en 1882, ou des conférences qu’il prononce soit dans ce cadre, soit lors des réunions parisiennes, alors annuelles, des Sociétés des beaux-arts des départements (la plupart de celles-ci étant cosignées avec Pierre-Antoine Leroy). De même, vers 1890, apparaissent les premiers articles, conférences et catalogues consacrés aux aménagements et aux collections du musée historique et du musée Jeanne d’Arc dont Herluison devient le conservateur en 1902.

Au milieu de ces différents travaux d’érudition locale, les ouvrages qui ont conservé sa mémoire bien au-delà d’Orléans, les trois recueils consacrés, à la suite d’Auguste Jal, aux actes d’état civil d’artistes français (peintres, graveurs et architectes en 1873 ; musiciens et comédiens en 1876 et, dans une moindre mesure, les relieurs, publiés en 1892) constituent manifestement une exception. En effet, seule une « Notice sur Sergent-Marceau, peintre et graveur » en 1898, correspondant à une communication faite lors d’une réunion en Sorbonne des Sociétés des beaux-arts des départements, n’a apparemment aucun rapport avec Orléans. En revanche, le simple fait qu’Edme Étienne-François Goix avait exécuté une statue de Jeanne d’Arc pour la place du Martroi, en 1802, est sans doute la principale raison de son intérêt pour les deux sculpteurs « parisiens » portant ce patronyme qu’il aborde en 1904.

Le dernier aspect important mais encore méconnu de l’œuvre d’Herluison est sans aucun doute son approche des musées et sa conviction profonde de leur rôle formateur. En effet, pour lui, la collection d’un musée doit être envisagée comme un tout : « Isolés, les objets sont quelquefois sans valeur ; au contraire réunis, ils constituent une suite instructive. » Mais, même ainsi rassemblés, ils ne doivent pas simplement exciter la curiosité. Bien au contraire, « ils doivent surtout donner lieu à des comparaisons qui contribuent, dans une large mesure, à la formation du goût et à l’instruction générale ». Ce rôle est pour lui essentiel au point qu’en juillet 1902, il n’hésite pas, lors d’une allocution prononcée devant les élèves des écoles municipales de dessin et d’architecture d’Orléans, à comparer le musée à un évangile. On ne peut donc que regretter ici comme ailleurs la disparition, dans les bombardements de juin 1940, du fonds Herluison des archives départementales du Loiret.

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